Depuis 2012, diverses parcelles de plantes de couvertures sont installées et suivies par la FREDON sous vergers chez des agriculteurs en Martinique. L’objectif est d’étudier leur capacité à supplanter les mauvaises herbes par leur pouvoir couvrant et de ce fait diminuer l’utilisation d’herbicides et les problèmes d’érosion des sols.

Fin 2014, neuf espèces avaient d’ores et déjà été testées. Trois d’entre elles ont répondu aux attentes des agriculteurs : Arachis pintoi, Drymaria cordata et Stenotaphrum secundatum. Les résultats obtenus ont été diffusés par le biais d’un poster, de fiches techniques, de vidéos avec le témoignage des agriculteurs. La recherche de nouvelles espèces se poursuit ainsi que la validation des espèces prometteuses dans des conditions pédoclimatiques plus variées.

 

Afin de diversifier les vergers et répondre à la forte demande des consommateurs, la FREDON Martinique a pour mission d’évaluer différents fruitiers prometteurs dont les variétés d’Abricot pays Mammea americana sélectionnées par le CIRAD.

Ce dernier est un fruitier indigène de la Caraïbe qui possède en effet un fort potentiel de valorisation. Depuis 2012, les rendements fruitiers, les périodes de récolte, les caractéristiques physico-chimiques et les débouchés potentiels sont évalués. La floraison, la croissance des fruits, leur stade optimal de récolte et leur conservation font également partie de l’étude, de même que l’élaboration d’un itinéraire technique adapté à la culture. Fin 2014, un poster, une fiche de synthèse et huit fiches variétales ont été élaborées en partenariat avec le PARM, Royal DENEL et l’Université des Antilles groupe Biosphères.

D’autres fruitiers font également l’objet d’études afin de valoriser leur production au niveau local. C’est le cas par exemple du Mangoustan (Garcinia mangostana), du Cupuaçu (Theobroma grandiflorum), du Ramboutan (Nephelium lappaceum), de la Barbadine (Passiflora quadrangularis) ou encore de la Framboise pays (Rubus rosifolius).

Enfin, de nouvelles variétés d’agrumes sont évaluées en partenariat avec le CIRAD. La production des greffons est également modernisée et sécurisée afin d’améliorer de manière qualitative et quantitative l’offre et la diversité de plants d’agrumes adaptés aux contraintes pédoclimatiques et phytosanitaires.

Protection Biologique Intégrée

Les cultures sont la cible de différents bioagresseurs (maladies, ravageurs, plantes adventices…) qui entraînent une diminution des récoltes, voir la destruction totale des cultures attaquées. Le contrôle de ces bioagresseurs est possible par l’utilisation de techniques de lutte raisonnée ou par des méthodes alternatives à l’utilisation des produits phytosanitaires, relevant de l’agroécologie par exemple.

Actuellement, la FREDON travaille sur la mise en place d’une stratégie de Protection Biologique Intégrée (PBI), contre trois ravageurs des cultures maraîchères : l’aleurode du tabac (Bemisia tabaci), le puceron du melon (Aphis gossypii) et la pyrale du concombre (Diaphania hyalinata). Ce projet s’inscrit dans le programme Ecophyto DOM et vise à coordonner la surveillance de ces ravageurs et la mise en place d’une prophylaxie efficace et de méthodes de lutte alternative avec l’utilisation des luttes biologiques inondative (lâchers d’insectes auxiliaires en masse) et de conservation (préservation des insectes auxiliaires dans et autour des parcelles).

 

Apiculture, agriculture, environnement

Afin d’améliorer leur production, les arboriculteurs tentent de valoriser l’activité pollinisatrice de l’abeille mellifère dans leurs vergers en y installant des ruches sur la base d’une collaboration avec les apiculteurs.

Le projet « Apiculture, Agriculture et Environnement », actuellement conduit par la FREDON et s’inscrivant dans le plan national de préservation des espèces pollinisatrices, a pour objet d’acquérir localement des références scientifiques, techniques et économiques sur des systèmes associant une production végétale et une activité apicole tout en étant favorables aux pollinisateurs sauvages.

 

Dès 2007, la FREDON a développé un pôle de compétences sur la biodiversité des milieux cultivés de Martinique. Il s’agit par ce biais de favoriser la connaissance de cette biodiversité spécifique pour :

  • en tirer le meilleur parti au profit de la production agricole dans le cadre d’une démarche agroécologique (services écosystémiques),
  • la valoriser afin de faire reconnaître la contribution des milieux agricoles à la biodiversité globale de Martinique,
  • de prévenir les menaces qui pèsent sur elle telles que les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE).

Dans ce cadre, des travaux spécifiques sont menés sur les  pollinisateurs, les oiseaux, les chauves-souris frugivores ou encore sur les rongeurs.

Au travers des actions de la FREDON, la Martinique est le premier département d’outre-mer à travailler sur la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en ZNA (jardins privés, espaces verts publics, bords de route, terrains de sport,…). En effet, la FREDON a initié des actions dès 2011 avec le développement de méthodes alternatives.

De 2011 à 2013, une action menée dans le cadre du plan Ecophyto 2018 par la FREDON Martinique a fait l’objet d’une convention entre l’ONEMA (Office Nationale de l’Eau et des Milieux Aquatiques), l’Office De l’Eau de la Martinique, la DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). Cet accompagnement technique comprenait la formation des équipes, la promotion des méthodes alternatives au désherbage chimique, la réalisation d’un diagnostic et du plan de désherbage communal ainsi qu’un suivi de mise en place des préconisations. La finalité de cet appui technique est la préparation des communes à l’adhésion à la Charte d’Entretien des Espaces Publics.

Pour la mise en œuvre de cette charte auprès des communes, un comité de pilotage a été mis en place le 20 février 2014 pour organiser et veiller au bon fonctionnement du projet. Un comité de labellisation a également été instauré le 12 février 2015. Ces deux instances sont constituées par une équipe transversale représentée par les acteurs opérationnels et institutionnels identifiés sur le territoire martiniquais : DEAL, DAAF, Conseil Régional, Conseil Général, FREDON Martinique, ODE, PNRM, Association des Maires, CNFPT et les 3 communautés d’Agglomération (CACEM, Cap Nord et Espace Sud)